Les objectifs de la chirurgie
Les interventions d’exérèse consistent à enlever tout ou partie d’un organe ou d’une lésion. Les opérations de « plastie » cherchent à rétablir la forme et le fonctionnement de l’organe. Le remplacement d’une structure défaillante par des matériaux biologiques naturels constitue le domaine des greffes. On parlera de prothèse pour des appareillages artificiels. Les transplantations d’organe d’un donneur à un malade, qui commencent à être pratiquées dans certains pays, restent du domaine de la recherche.
Il est d’usage de parler de « chirurgie des tissus mous » par opposition à la « chirurgie osseuse ».
Les chirurgies de convenance concernent essentiellement les stérilisations et certaines interventions esthétiques.
Le déroulement de la chirurgie est toujours le même : le rendez-vous est pris lors d’une consultation préopératoire, pendant laquelle le vétérinaire vérifiera la bonne santé de votre animal, vous donnera toutes les informations nécessaires concernant l’acte, et vous communiquera une estimation des coûts.
Un bilan sanguin préanesthésique pourra vous être proposé : c’est une prise de sang destinée à évaluer le fonctionnement des organes internes, et à adapter le protocole anesthésique si besoin.
Le jour J, il vous sera demandé de déposer votre animal à la clinique, entre 7 h et 7 h 30, à jeun de la veille au soir (il faut supprimer gamelles d’eau et de nourriture la veille après 19 h).
Suivons le parcours de Mimine, chatte de 8 mois amenée pour une ovariectomie !


Mimine est d’abord examinée à nouveau par le vétérinaire. Tout va bien, direction la balance : connaître le poids permet d’ajuster finement les doses anesthésiques.
L’anesthésie elle-même comprend plusieurs phases : l’induction, ou préanesthésie. Selon le bilan sanguin, différentes molécules peuvent être injectées par voie intraveineuse ou intramusculaire pour obtenir la sédation de votre animal. Mimine reçoit un mélange neuroleptique-myorelaxant. Nous pouvons maintenant la préparer : tonte de la zone chirurgicale, et pose systématique d’une sonde trachéale. Un cathéter veineux sera éventuellement posé à ce moment.
L’anesthésie elle-même consiste à faire respirer à Mimine un mélange d’isoflurane et d’oxygène. C’est la méthode la plus sûre, la moins toxique, et elle est spontanément réversible : le réveil et la récupération sont rapides.
Dernière étape avant la chirurgie proprement dite : la stérilisation de la zone chirurgicale. L’assistante désinfecte la peau selon un protocole strict : solution iodée moussante, puis passages alternatif d’alcool/solution iodée. Pendant ce temps le chirurgien fait de même avec ses mains avant d’enfiler les gants stériles.
La peau et la paroi musculaire sont incisées, le chirurgien part à la pêche aux ovaires à l’aide d’un crochet… à ovaires ! Une fois ceux-ci attrapés, ils sont ramenés à la surface de la peau, ligaturés et retirés. On ferme, et c’est terminé ...
De façon systématique même pour les actes chirurgicaux les plus simples, les animaux reçoivent une analgésie. La prise en charge de la douleur est fondamentale et dépasse le simple confort de l’animal puisqu’elle permet aussi une récupération et une guérison plus rapides. Vous pourrez d’ailleurs le constater lorsque vous récupérez, le soir même, un animal gambadant sur ses 4 pattes.
A contrario, les antibiotiques ne sont pas automatiques ! La prescription est laissée à l’appréciation du chirurgien. Dans la majorité des cas, un antibio-prévention peropératoire est réalisé et il n’est pas nécessaire de la prolonger. En passant, cela vous évite de faire avaler des comprimés !
Mimine est maintenant rendue à sa propriétaire, avec un compte-rendu où figurent la date à laquelle les points de suture doivent être retirés, les précautions à prendre, et la prescription des médicaments s’il y a lieu…